L’Onde poétique – Rencontres francophones :
Pedro Vianna reçoit Zhifang Tang, poète, écrivaine, plasticienne franco-chinoise
Zhifang Tang est née à Shaoyang, dans la province du Hunan, en Chine. En 2002 elle a obtenu son premier diplôme en peinture chinoise à l’École des Beaux-Arts du Hubei. Elle a ensuite travaillé comme graphiste avant de venir en France, afin d’y poursuivre ses études, et elle y a obtenu, en 2008, un Diplôme national d’arts plastiques (DNAP) à l’École nationale d’Art de Paris-Cergy, ainsi que, en 2009, un diplôme de Master 2 professionnel en Création numérique à l’Université de Toulouse II.
Zhifang Tang se définit comme « une artiste qui travaille sur le geste » et qui « cherche en permanence un équilibre entre la tradition orientale et l’expression artistique contemporaine occidentale ». Elle crée ses œuvres en faisant appel à différentes formes d’expression, traditionnelles et contemporaines : calligraphie, peinture, dessin, origami, photographie, light painting (peinture-lumière), performances de calligraphie et de peinture… Dans un environnement interculturel comme celui de la France, elle promeut sa culture natale, la chinoise, en participant à des événements culturels, mais aussi, dans sa création artistique, elle intègre des éléments issus d’autres culture, tels que la danse Butô, la calligraphie persane, l’ikebana…
Zhifang Tang est également écrivaine. Son premier ouvrage, Le gentil petit livre rouge, un livre pour enfants, en français, illustré par l’auteure, a paru en 2012 aux éditions La joie de lire (Genève). Ce livre réunit deux fables subversives, Trois amis dans un monde harmonieux et Les Oreilles du Roi Ours. Lapin, Hibou et Canard sont trois amis. Chacun trouve qu’il a un gros défaut : des oreilles trop longues, des yeux trop gros, une voix horrible. Et chacun décide de faire appel à la chirurgie pour y remédier… Quant au Roi Ours, qui aimerait entendre de façon plus fine, il décide de se faire transplanter les oreilles de Lapin. Mais le résultat laisse à désirer… Ce petit ouvrage corrosif, qui se lit à plusieurs niveaux — conte, fable politique ou critique de notre société— brocarde l’uniformisation, défend le droit à la différence et parle de la difficulté d’être soi-même dans un monde où il y a des normes pour tout.
En 2019, dans une édition bilingue chinoise-française (Owen Publishing) qu’elle a illustrée à l’encre, Zhifang Tang nous raconte — en la déployant autour d’une patate douce — une légende inscrite depuis 2014 au patrimoine culturel de la Chine, Boya & Ziqi, « l’histoire d’amitié la plus célèbre en Chine » : durant la période Chunqiu (770-476 av J.C.), vécurent un musicien célèbre, Boya et un bûcheron amoureux de musique, Ziqi ; dont la profonde amitié est plus forte que leur différence sociale.
9 Septembre 2021
Pour entendre l'émission et Zhifang parler de poésie, c'est ici :
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